lundi 15 octobre 2007

Gospel et zoo du Bronx

Après quatre heures de sommeil, je me réveille péniblement, me prépare en 20 minutes, presque un record, et file à la gare de Princeton Junction pour prendre le train de 8h40 pour New York. Ca fait tôt mais ça vaut le coup de se lever pour aller voir du gospel, … c’est-à-dire pour aller à la messe, ça fait quater ans, la dernière fois j’y étais allée pour la même raison d’ailleurs. Je rejoins donc Redouane et Romain, les utcéens en stage à New York, une fois sur place, le planning est tendu, on prévoit d’arriver devant l’église à 10h30 pour pouvoir assister au service de 11h. Direction donc Harlem, le quartier black par excellence.

5 minutes avant le début de la messe on arrive devant l’église qui nous tente le plus (indiquée partout dans nos recherches), et le « videur » nous dit que c’est complet et
nous en indique une autre dans la rue parallèle juste à côté … Idem, c’est complet, et on nous donne une troisième adresse, à deux rues de là. A première vue, on ne dirait même pas une église, juste un vieux bâtiment un peu étrange. En fait, c’était apparemment un cinéma dans les années 40 et 50, reconverti en 1960 en église : la Metropolitan AME Church (AME pour African Methodist Episcopal). J’ai l’impression que ça ne va pas être le super chœur gospel que j’aurais aimé voir, … mais, accueillis, nous entrons, soulagés de ne pas nous être levés tôt pour rien.



A peine un pied dans l’église, on entend déjà la musique, du gospel bien sûr, pour faire patienter les fidèles jusqu’au début du service. Discrètement on s’assied dans un rang libre, petit à petit ça se remplit, mais ce n’est pas plein, 150 personnes je dirais. Evidemment 95% de noirs, l’atmosphère est très familiale, très intime, tout le monde semble se connaître. Les gens sont très bien habillés, costard cravate pour la plupart des hommes, quant aux dames, tailleurs ou robes, et souvent un beau chapeau … Un petit groupe, tout de blanc vêtu, même robe et même chapeau.


Les sermons et chants s’enchaînent, l’ambiance n’est pas absolument folle comme on peut le voir dans Sister Act ou comme je l’avais un peu découverte à San Francisco. A vrai dire à SF, ce n’était pas du tout pareil, écran géant, guitares électriques, saxos, … des gens de tous milieux et beaucoup de misères, et tous très expressifs ! Je pense que ce doit être l’ambiance des grandes églises d’Harlem, mais pas celle-ci. Ici, simplement un piano et une batterie, un petit chœur. Pendant les chants, au début tout le monde est assis, frappe le rythme, et puis au bout d’un moment, quelqu’un se lève à fond dans sa pratique, puis un peu après quelqu’un d’autre, puis quelqu’un d’autre et à la fin tout le monde est debout, c’est marrant.


Plus étonnant encore, pendant les sermons, là ils sont encore plus impliqués, jusqu’à interrompre le révérend ou une sœur, ou chaispasqui, en criant « Yes Sir ! » ou « Jesus, yeahh », « Alright !! » … J’imagine ça dans une église du fin fond de la France … ou même de l’Europe, je pense qu’on peut généraliser. Tout le monde serait complètement choqué !


Au bout d’une heure, la fin ne va pas tarder pense-t-on, la rangée de touristes derrière nous s’en va. On va attendre la fin nous quand même ! Et puis, petite surprise, le révérend demande à tous les visiteurs de se lever. On se retrouve donc une quinzaine debout, on nous demande d’où on vient, … On se rassied sagement, et la dame devant nous nous dit qu’on doit rester debout encore. Bon … Et là commence un chant de bienvenue aux visiteurs « We welcome you », qui dure bien cinq minutes, c’est assez sympa de leure part faut dire …. Tout le monde se lève, se met à vadrouiller un peu partout dans l’église, dire bonjour par ci par là, ça va un peu dans tous les sens. En fait, ça remplace la minute où dans nos églises françaises on doit serrer la main de son voisin, donc là tout le monde dit bonjour à tout le monde, on vient nous dire bienvenue, etc, etc.


Bon … ça doit bientôt finir … mais non, le révérend commence un sermon, un long long long sermon genre 20 minutes. Pour nous, c’est un spectacle, une pièce de théâtre, il se met à parler de … en fait j’ai pas compris la moitié, lol, mais il a raconté ce qui se passe quand tout va mal … ! Et, il était vraiment vraiment à fond dans son histoire, il commence à crier, a du mal à reprendre son souffle, se met à transpirer, et le ton qu’il y met, le rythme, c’est presque du rap en fait … :). Du côté des fidèles, c’est pareil, ils sont bien dedans, les encouragements fusent, ça se lève, ça crie … (J'aurais bien pris des photos et vidéos, mais on était vraiment peu de touristes et j'ai pas osé).


... Là, c’est vraiment long, on a faim en plus, on se décide à sortir discrètement, même si la fin est toute proche, c’est sur, mais on n’en peut plus, ça fait quand même deux heures et demie. Ca fait du bien d’en sortir, on est tous les trois contents bien que ce n’était pas une grande église, et même Romain qui était plutôt réticent. Faudra quand même remettre ça un prochain dimanche en arrivant bien tôt pour un grand gospel.


Deuxième partie de la journée, programmée par Romain … hum hum … le zoo du Bronx, selon lui à ne pas rater, le plus grand du monde, 4000 animaux, etc etc. Oki, ça a pas l’air mal. Mais en fait, on a passé l’après-midi à chambrer notre guide parce que le zoo est, je pense, loin d’être le plus grand du monde, par contre wikipedia me dit qu’il a la plus grande forêt tropicale artificielle au monde. Pour résumer, je pense qu’on peut comparer le zoo du Bronx à celui de Bâle, en Suisse. Pour ne pas trop m’avancer je ne vais pas jusqu’à dire que celui de Bâle est mieux, mais je me retiens.


Par contre un point positif à ce zoo quand même, j’ai l’impression que les animaux sont très bien, dans de beaux et grands espaces qui semblent correspondre à leur environnement, pas trop embêtés pas le public, par la foule devrais-je dire, seul l’ours polaire fait de la peine ! On a aussi pu observer une espèce peu présente à Bâle : l’américaine type ! … Lol. Très expressive, très maniérée et avec des phrases chocs, genre en voyant un zèbre, un ours, un gorille, ce que vous voulez : « It’s sooooo cuuuuuuuuuuuuuuuute !!! » (« C’est trop mignon »). Ok !


Vers 5h30 on quitte le zoo, bon c’était pas non plus nul, c’est toujours marrant le zoo … C’est simplement moins bien que prévu. Puisqu’on est dans le Bronx, autant y rester, se balader un peu, voir l’atmosphère et rejoindre le quartier Little Italy, celui de la mafia, la vraie, me dit Redouane, pas le quartier italien ultra touristique de Manhattan. Le Bronx est la seule partie de New York à être sur le continent, les autres sont des îles. Comme vous le savez sans doute, le quartier a très mauvaise réputation, très ‘sensible’, composé principalement d’Hispaniques (portoricains) et d’afro-américains. Malgré les indications de nos bouquins, on arrive difficilement à convaincre Romain, petit froussard, qui accepte à condition que Redouane lui rembourse l’appareil photo qu’il va se faire voler selon lui.



Ca change pas mal de Manhattan, pas très rassurant, disons qu’on se sent pas du tout chez nous, et puis les touristes sont rares à part aux abords du zoo. On trouve difficilement notre chemin, à cause de cet énorme zoo qui a en fait plusieurs sorties, puis on s’aventure dans les avenues, on marche encore et encore, on passe près de groupes de jeunes probablement armés lol, mais bon tant qu’on les bouscule pas il devrait pas y avoir de problème. Puis c’est trop marrant de voir la tête de Romain, et ses remarques du genre, « on va se prendre des balles », « s’il n’y a pas de touristes, c’est parce qu’ils les ont tous tués », etc, etc.


Très fatigués, après quelques kilomètres, on trouve Little Italy, effectivement il doit y avoir des gars avec des histoires pas très nettes par ici. Mais ce n’est pas la foule de mafieux qui nous attend, bien sûr. Simplement des mâles italiens mangeant ensemble dans le ristorante italiano, dans leurs rues légèrement marquées de panneaux portant les couleurs du pays. Ca fait une ballade, mais rien de vraiment spécial à voir, juste la vie locale. On continue vers le plus proche métro … c’est-à-dire encore autant de chemin à parcourir, le soleil se couche et on a mal aux jambes, on rejoins alors l’avenue commerçante du Bronx, très vivante en ce dimanche soir, bordée de boutiques en tout genre … Si jamais on veut s’habiller en rappeur de 2m et 200 kilos, c’est ici qu’il faut venir.


On prend enfin de nouveau le métro, avec nos appareils photos, nos sous, tout, contents malgré tout de notre journée même si elle ne s’est pas déroulée tout à fait comme prévue. Fatigués Redouane et Romain rentrent chez eux, moi je rejoins Penn Station pour voir les horaires des trains, appeler Mika et le reste du groupe pour savoir où ils sont étant donné qu’ils avaient prévu de voir la Statue de la Liberté aujourd’hui et de faire un tour de Manhattan en bus pour touristes. Ils me disent qu’ils arrivent, en les attendant, petite promenade à Times Square, je m’aventure rapidement dans le grand Macy’s, puis les voilà, Flo et Tim, Mika, Adrien, Luc et Chris, récemment rencontrés au cinéma. J’apprend que finalement ils n’ont pas été voir Ellis Island parce qu’il y avait trop de monde !! Une prochaine fois alors. Affamés ils optent pour un Pizza Hut, dont ils se souviendront toute leur vie grâce à la toute petite taille des pizzas, par chance j’ai simplement pris un donut …


Une heure de train, le temps de bavarder de ce qu’on a fait dans la journée, et nous voilà de retour à Princeton pour une bonne nuit de sommeil. Joanna et Vince sont déjà couchés, je les ai quasiment pas vu de la semaine, entre le séjour à Chicago et le déménagement ...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo Morgane, tu es une fille courageuse. Aller dans le Bronx avec Romain, c'est remarquable!!!

uxmal a dit…

mais ya que ça comme photos ? rooh tu pourrais en prendre plus, pense un peu à nous ! ;)